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Chronique Manga – In These Words

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Titre : In These Words
Catégorie : Yaoi (Interdit aux moins de 16ans)
Genre : Thriller, homosexuel
Dessinateur : TOGAQ
Scénariste : Kichiku NEKO
Scénariste : GUILT | PLEASURE
Nombre de tomes : 2 ( le tome 3 n’ayant toujours pas de date de sortie, ni au Japon ni encore moins en France)

Résumé

Katsuya Asano, un profiler formé aux Etats-Unis, est amené à travailler pour la police de Tokyo afin de fournir le profil d’un tueur en série qui sévit depuis plusieurs années. Grâce à son aide, l’opération est une réussite et Shinohara Keiji est enfin arrêté. Obnubilé par la personne qui est à l’origine de son arrestation, ce dernier accepte de faire des aveux complets, mais à la condition que Katsuya soit celui qui les recueille. À peine le jeune profiler vient-il d’accepter qu’il est tourmenté nuit après nuit par le même cauchemar : un homme dont il ne voit pas le visage le retient prisonnier et le torture tout en lui murmurant à l’oreille qu’il l’aime. La frontière entre rêve et réalité s’effondre alors brutalement pour lui …

Mon avis

Après avoir galéré à trouver ce manga (toujours en rupture de stock dans nombre de magasins ou site de vente en ligne), j’ai enfin eu le plaisir de le dénicher à la Yaoi Yuri Con après m’être fendue de pratiquement 20€ pour les deux tomes (et j’ai eu le dernier exemplaire dispo du tome 1 seulement deux heures après l’ouverture de la convention, c’est dire à la vitesse où le distributeur l’a écoulé!).

Acclamé y compris par des non Yaoistes, ce manga est très différent d’une grande partie de la production de mangas Yaoi disponibles sur le marché. Loin des school-romances habituelles ou du monde des Yakuzas avec son cortège de clichés, In These Words est un manga sombre, torturé. Le scénario, il est vrai, flirte allègrement du côté des oeuvres de Thomas Harris, des films et notamment de la série Hannibal qui en découle. Je l’avoue, j’ai été toujours un peu frustrée par la relation ambiguë entre Hannibal et Graham et la forte tension sexuelle qu’on ressent entre les deux hommes. In These Words propose en quelque sorte de franchir le pas à travers Asano et Shinohara dans une relation tordue et violente, notamment dans le premier tome à travers les rêves ou les souvenirs d’Asano. Pour continuer avec le parallèle entre le manga et, j’ai envie de dire, son illustre modèle, en particulier et j’y reviens, la série TV Hannibal, dans les deux oeuvres en question, on plonge dans l’esprit troublé du profiler à travers un cauchemar éveillé. Dans le cas d’Asano, abusé, humilié, la composante sexuelle n’est pas occultée comme pour Graham, bien au contraire. Le retournement de situation dans le volume 2 offre tout un lot de questions sur la relation entre Asano et Shinohara et rappellera à de nombreux cinéphiles, un petit côté à la Shutter Island. De plus, le manga se distingue pour avoir évité de tomber dans le cliché malheureusement trop récurrent dans la romance M/M, du violé qui tombe amoureux de son violeur. Assurément, ce manga est très loin des romances où l’on conte fleurette et on couche au bout de deux heures de conversation. Les codes du polar sont respectés et ne sont pas des prétextes pour coller nos deux protagonistes au lit, car delà des très belles planches mettant en scène leurs ébats sexuels, le manga est un pur thriller. Il se rapproche par certains côtés de Viewfinder de Yamane Ayano.

Graphiquement, In These Words est vraiment très beau. La dessinatrice nous épargne les hommes efféminés que l’on retrouve régulièrement dans le manga Yaoi mais aussi les hommes que certaines mangakas essaient de « barariser » (les manga bara sont des mangas gays destinés à un public gay, contrairement au Yaoi, destiné principalement à un public féminin) et dont le résultat est souvent cataclysmique, tant par le résultat graphique que par les erreurs de proportions.

Ce manga est un véritable petit bijou au milieu d’une surproduction de mangas Yaoi qui est susceptible de plaire à tout amateur, non seulement de Yaoi et de romance M/M mais aussi de polar sombre et torturé.

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Chronique Manga – Love Me Tender


Titre original : Love Me Tender
Auteur : kiki
Pays : Japon
Format : Manga
Nombre de tomes : 6 en cours (7 en prévision)
Thèmes : Yaoi – Josei
Genres : Homosexuel, Tranche de vie, romance, comédie
Editeurs : Taifu Comics

Résumé

Sae et Kazuki, deux amis mannequins, emménagent dans l’appartement de la belle Naoyuki. Mais contrairement à ce qu’elle semble, Naoyuki n’est pas une fille mais un garçon, ami d’enfance de Kazuki ! Ce trio aux relations étranges va rencontrer de nombreux personnages, tous plus complexes les uns que les autres.

Mon avis :

Je vous propose dans cette chronique un très beau manga, un peu oublié par les fans de Yaoi (mangas relatant des relations homosexuelles entre hommes, mangas destinés principalement pour un public féminin. Ceux destinés à un public masculin gay sont les bara).

Love Me Tender est une petite perle de manga, tout en douceur, dont les graphismes, certes très shojo qui en rebutent certains, sont d’une grande délicatesse. les personnages sont très épurés mais restent très soignés et sont très haut en couleur. Leurs perosnnalités ne sont pas non plus négligés et sont assez loin des stérétotypes que l’on retrouve dans les mangas Yaoi. Et un super point positif et pas des moindres, il n’y a pas de girl bashing qu’on peut parfois ressentir dans les Yaoi où les filles sont soient des gourdes, soient des garces, soient les deux! Là, les filles ont certes des personnalités bien trempées mais elles ne sont pas relégués au rang de faire-valoir des garçons qui entretiennent des relations amoureuses. Au contraire, elles aussi ont droit à l’amour.

Chose assez rare, la bisexualité est ouvertement abordée avec Sae qui aime les deux genres. D’ailleurs, le fait que Sae ait entretenu une liaison en même avec le patron du café et avec sa femme qui ne le découvrent que bien après leur divorce est vraiment l’un des moments les plus marrants de l’histoire.

Les thèmes des troubles de l’identité sexuelle (le cas de Nao qui s’habille en femme à cause de son passé d’enfant maltraité par son père et qui a du mal en étant un homme est bien sûr le plus parlant mais Sae, souvent travesti en fille par Kazuki qui éprouve une fascination envers les hommes habillés en femme, en est un autre), les relations complexes entre les personnages, qu’elles fussent amoureuses ou amicales (la relation ambivalente entre Sae et le patron du café ou le frère de Kazuki) sont traités avec légèreté et humour. Néanmoins, cela n’empêche pas les moments très sérieux, comme lorsqu’on découvre que Nao s’habille en fille car il a peur de ressembler à son père, un homme qui frappait sa femme et son enfant.

Bien sûr, on est loin d’un Yaoi que l’on trouve habituellement, qui ne soit pas une pure romance lycéenne soit une intrigue mettant en scène des Yakuyza (qui sont des contextes récurrents dans le Yaoi). Il n’y a pas de scènes sexuelles malgré une puissante sensualité qui se dégage des personnages et des différentes situations dans lesquelles évoluent nos héros.

Bref, un manga Yaoi qui ne plaira peut être pas à tout le monde mais qui mérite d’être découvert!