Films, Films & documentaires

Chronique film – Liberté (2019)

Liberté

Réalisation : Albert Serra
Genre : drame, historique
Durée : 132 minutes
Acteurs : Helmut Berger, Marc Susini, Baptiste Pinteaux

Résumé

Madame de Dumeval, le duc de Tesis et le duc de Wand, libertins expulsés de la cour puritaine de Louis XVI, recherchent l’appui du légendaire duc de Walchen, séducteur et libre penseur allemand, esseulé dans un pays où règnent hypocrisie et fausse vertu. Leur mission : exporter en Allemagne le libertinage, philosophie des Lumières fondée sur le rejet de la morale et de l’autorité, mais aussi, et surtout, retrouver un lieu sûr où poursuivre leurs jeux dévoyés.

Mon avis

Pour fêter la reprise de mon blog, je vous propose la chronique de mon film préféré découvert en 2020 à savoir Liberté réalisé par Albert Serra sorti en 2019.

Attention, ce film est vivement déconseillé au moins de 16 ans en raison de scènes érotiques et de dialogues crus.

Tout d’abord, il ne s’agit pas seulement d’un film d’auteur mais aussi et surtout d’un film de recherche, expérimental. Si vous aimez l’action et les effets spéciaux, il est plus que possible que Liberté vous ennuie et vous fasse bailler avant d’éteindre votre écran de télévision. Si, au contraire, vous aimez la contemplation, les longs plans fixes, je suis sûre que Liberté attirera toute votre attention et ne vous laissera pas indifférent.
Il est extrêmement mal noté par les membres d’Allo Ciné à l’inverse de la presse spécialisée qui est plutôt flatteuse envers le film. Pour moi, il n’est pas un film de bobo mais bien une expérience sensorielle d’un film de recherche d’un réalisateur qui ne fait pas des films à la chaîne mais construit véritablement un univers filmé.
De plus, le film a décroché le prix « Un certain regard » du Festival de Cannes 2019.

Le film est une sorte de suite puisque Albert Serra avait d’abord réalisé une pièce de théatre dont le titre, je vous le donne dans le mille, s’appelle Liberté.

Albert Serra, réalisateur Catalan, est surtout connu pour son film La mort de Louis XIV qui a remporté plusieurs prix et que je n’ai malheureusement pas encore eu le temps de visionner. D’après de nombreuses interviews et articles que j’ai pu lire le concernant, c’est un réalisateur un peu particulier, détestant les travellings ou ayant une communication du scénario à ses acteurs plutôt minimes, leur laissant une grande liberté de jeu.

Dans Liberté, on suit, du coucher au lever du soleil, quatre nobles libertins et quelques uns de leurs domestiques qui, ayant fui la cour puritaine de Louis XVI, se sont réfugiés dans une forêt, cherchant l’aide du duc de Walchen pour poursuivre et initiés d’autres personnes à leurs jeux sensuels. Ils en profiteront pour débaucher les novices du couvent voisin.

La critique du Magazine Littéraire :

« Quand la fête galante vire à la messe noire »

résume excellement l’essence même du film.

La première chose à dire, c’est que l’esprit du Marquis de Sade et sa philosophie plane totalement sur le film. Le libertinage et le mouvement libertin du XVIIIeme siècle d’une manière plus globale sont le cœur même du film. J’y reviendrai un peu plus loin car il faut parler de l’oeuvre vers laquelle Liberté fait de nombreux clins d’oeil. Mais, contrairement à son plus auguste prédécesseur, le célèbre, adoré comme décrié, Salo les 120 jours de Sodome de Pier Paolo Pasolini, tout d’abord les rôles ne sont absolument et clairement pas établis. Certes, les quatre nobles recherchent avant tout la satisfaction de leurs désirs personnels et charnels mais ils ne tiennent pas obligatoirement le fouet et les chaînes. Ensuite, Salo est un film froid, les sévices étaient filmés de façon cliniques et sans complaisance, les images chocs sont faites pour imprégner durablement la rétine du spectateur. Liberté est un film presque auditif, les bruits de la forêt, le chant de grillons, des branches qui craquent, de l’orage qui éclate, tout cela fait que ce sont quasiment un personnage à part entière du film et participe à son côté onirique.
On pourrait presque dire de Liberté qu’il est le film miroir de Salo mais c’est plus que cela. Là où Salo jouait sur l’enfermement des adolescents soumis aux caprises et aux sévices de leurs tortionnaires, à l’inverse, Liberté se déroule dans l’obscurité d’une forêt avec des chaises à porteur pour seuls décors, dans une nature sauvage, le sens du titre du film prend en partie son sens. 
Toujours dans la comparaison, là où les bourreaux de Salo étaient solidement ancrés et légitimés dans leurs rôles institutionnels (juge, évèque, Duc et président) et pouvaient s’adonner librement à leurs pulsions charnels et même sanglantes, les nobles de Liberté sont des parias, obligés de se cacher de la Cour de Versailles alors devenue puritaine. Ils annoncent la Révolution et eux-mêmes se considèrent comme porteur d’un message de revendication. Mais, paradoxalement, l’un des nobles pense dès le début du film que ce sont les femmes peuvent faire changer la société car elles « connaissent le prix à payer ». En recherchant la protection d’un Duc allemand légendaire, ils cherchent à propager l’idée de liberté à travers une sexualité débridée.

Liberté est une sucession de tableaux avec de nombreuses séquences contemplatives où le spectateur est invité dans des moments où il se retrouve plongé dans un songe particulier. Ces séquences sont entrecoupées de dialogues qui semblent réellement sortis d’un autre temps. Le ton un peu pincé du noble orateur du film ajoute au côté décalé. Il est à noter que les dialogues contenant certains des sévices que les nobles fantasment de réaliser sont en allemand, tranchant avec le ton soutenu des dialogues quelques minutes plus tôt.
La photographie est particulièrement soignée et le parti pris de réaliser un film clair-obscure renforce la beauté des tableaux et l’esthétisme du film.

Les personnages sont rarement filmés de face, parfois derrière une voilure, souvent de profil, ajoutant une sensualité puissante, mais pas cette sensualité à laquelle on est habituée. Là, la chair est triste, parfois flasque. A notre époque des Reines du Shopping et des photos instagramm, Liberté se fait le contre-pied de ces corps idéaux et des visage filtrés et photoshopés avec des personnages gras, boursouflés aux visages marqués par le temps. Les quelques scènes sexuelles sont particulières et ne sont pas là dans le but d’exciter le spectateur. Il s’agit plutôt d’une recherche désespérée de la jouissance dans des pratiques particulières. La scène d’urophilie est la scène plus extrême du film puisqu’aucun détail n’est épargnée. Nos nobles libertins ont brisé les dernières barrières pour atteindre l’extase, y compris être celui qui est fouetté. D’ailleurs, il est à souligner que, comme dit précédemment, les rôles de dominant/dominé n’a pas réellement de sens dans ce film puisque chacun recherche délibéremment le plaisir ou la souffrance pour se sentir libre. Là encore, tout le titre du film prend son sens.

Je vous citais plus haut que la philosophie de Sade plane sur le film. Je dirais même qu’elle imprègne le film tout entier. La libération des passions, l’inexistance du mal, notion religieuse selon lui et donc du bon vouloir des hommes, le retour à la nature sont les thèmes récurrents de Liberté.
Les dialogues où nos nobles racontent leurs fantasmes ne sont pas sans rappeler, encore et toujours, les 120 journées de Sodome.

Le jeu des acteurs est à souligner bien que l’on ne voit pas vraiment l’expression de leurs visages du fait de l’obscurité, expressivité qui est d’ailleurs plutôt monolithe et les corps souvent immobiles avant une séquence d’action plus charnelle où les hurlements couvrent les bruits apaisants de la forêt.

En conclusion, Liberté a été une vraie bouffée d’oxygène, un de ces films qui osent transgresser le politiquement correct. Il n’est bien sûr par exempt de défaut et le principal est son accessibilité. Les longues séquences contemplatives, qui pour moi sont une réussite, ne plairont pas forcément à la majorité des spectateurs peu exigeants en matière cinématographique. Pour les autres, à la recherche d’oeuvres expérimentales, Liberté leur offrira une expérience particulière qui, qu’on l’aime ou pas, ouvrira des niveaux de lecture.

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Chronique Film – Ça

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Genre : Epouvante-horreur, thriller

Sortie officielle française: 20 septembre 2017

Durée : 2h15

Résumé

À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s’intégrer se sont regroupés au sein du « Club des Ratés ». Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l’école. Ils ont aussi en commun d’avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu’ils appellent « Ça »…
Car depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencé un jour de pluie lorsqu’un petit garçon poursuivant son bateau en papier s’est retrouvé face-à-face avec le Clown Grippe-Sou …

Mon avis

Attention, contient des spoilers !

Alors, pour faire cette chronique, il m’est apparu indispensable de revenir à la fois sur l’oeuvre dont est tiré le film, les deux romans Ça écrits par Stephen King, et le téléfilm de 1990. En effet,  Ça est considéré, à juste titre, comme l’une des oeuvres la plus aboutie des nombreux romans de Stephen King. Ensuite, le téléfilm en deux partie de 1990 a durablement marqué des générations, particulièrement la première partie, celle se déroulant principalement pendant la jeunesse des héros, la seconde partie ayant malheureusement une fin absolument ridicule avec un monstre en carton pâte et des acteurs adultes ne semblant pas convaincus et convaincants dans leurs rôles. Le clown, interprété par Tim Currin, a traumatisé nombre de gens par un jeu habile et un fort humour noir. Mais j’y reviendrai évidemment. Il me fut (et ça a dû être le cas d’un certain nombre de spectateur) difficile de ne pas comparer ces deux versions, notamment, le rôle de Pennywise et son impact sur la peur qu’il peut susciter durant le visionnage.

Le roman, avant même d’être un pur roman d’épouvante, est d’abord un film qui porte un regard à la fois sur l’enfance et le rapport d’un adulte sur l’enfance mais aussi une analyse de la peur, des différentes formes qu’elle peut prendre et de son influence sur le psyché global d’un être humain. J’ajouterai que Ça peut être aussi vu comme une sorte de chronique sociale d’une Amérique des années 50/60 avec des éléments chers à Stephen King et que l’on retrouve dans nombre de ses autres romans avec la musique avec beaucoup de référence au rock, des voitures mythiques avec la Plymouth, Bill Denbrough est écrivain, l’intrigue se déroule dans l’état où a vécu King, des personnages , en tout cas les personnages quand ils sont enfants, sont issues d’une classe moyenne voire pauvre etc. Honnêtement, il me faudrait des semaines pour réaliser une chronique des deux romans tant ils sont riches avec de nombreuses thématiques sous-jacentes que l’on peut cerner puis analyser. J’espère vous proposer un jour une chronique sur ce roman culte.

La question qui taraude quiconque projette d’aller voir le film, ce reboot est-il à la hauteur de la complexité du roman ?

Si vous allez voir ce film pour pousser juste des cris d’effroi et vous faire peur, vous risquez fort d’être déçu. En effet, le premier téléfilm avait marqué les esprits à cause du clown, brillamment joué par Tim Curry, résumant finalement le monstre au clown alors que le clown n’est qu’un des nombreux visages du monstre. La stratégie marketing avait d’ailleurs beaucoup joué sur la coulrophobie. Je dois d’ailleurs dire que la soirée Horror Night pour laquelle j’ai eu l’occasion de voir le film en avant-première voulait vraiment plonger le public dans l’ambiance avec des ballons partout dans la salle et un clown qui cherchait à faire peur alors que finalement, on n’est pas dans un film de clown maléfique. Mais, et c’est là où je veux en venir, le film est vraiment brillant. Oui, ce n’est pas un énième film d’épouvante. Car si vous voulez voir une adaption la plus fidèle possible de l’oeuvre de Stephen King et non un ersatz, le  Ça de 2017 remplit grandement ce rôle. On retrouve par exemple la maison sinistre du Neibolt Street, totalement absente du téléfilm ou certains personnages qui avaient été oubliés tel Patrick Hockstetter. De plus, en se concentrant sur la partie de l’enfance des héros, le film permet d’approfondir réellement les liens entre eux, leur amitié, leur club des Ratés tel qu’ils la définissent, étant l’épine dorsale du roman.

En revisitant le roman en l’adaptant à la hype du moment, les années 80, qu’on a vu notamment avec le succès de la série Stranger Things (il faut signaler que l’acteur qui a joué Richie est aussi dans cette série), j’ai été au départ décontenancée mais je trouve l’idée assez intéressante. Cependant, certains passages n’ont, à mon avis, pas eu la meilleure musique. Je pense évidemment à l’homérique bataille de cailloux entre les Ratés et Henri Bowers et sa bande. L’aspect horrifique qui n’est pas aussi intense à laquelle on s’attendait, ce qui a surpris un certain nombre de spectateurs. On ne peut pas dire qu’on sursaute vraiment. Mais le diable se cache dans les détails et c’est vraiment le cas dans Ça où on peut même dire que, certes le clown est l’entité démoniaque, mais nombre d’autres personnages possèdent quelques choses de maléfiques, comme le père de Bev, le pharmacien et, bien sûr, Henri Bowers, la terreur des cours de récréation, qui bascule dans le meurtre de son paternel après avoir martyrisé la bande des Ratés. Et le réalisateur a plutôt bien cerné le propos du roman.

Concernant Pennywise, il ne devait pas être facile de succéder à Tim Curry qui avait imprégné et donné un visage presque indétrônable à un mythe avec ce côté clown de carnaval, facétieux et pourtant terrifiant avec une bonne dose d’humour noir (« Jete ton aérosol et viens dans le sous-sol! » Purée, cette réplique reste juste énorme! ). Bill Skarsgård parle peu, contrairement à son prédécesseur, mais imprime sa marque avec son sourire de psychopathe. De plus, j’ai beaucoup apprécié son costume qui a été revisité façon année 1900.

Quant aux enfants, c’est dommage que certains n’ont pas su se démarquer, comme Stan, car tous ont une raison de faire partie du club des Ratés. Néanmoins, les acteurs jouant Richie et Bev sont particulièrement remarquables. Dans leurs terreurs, on y retrouve aussi la peur des adultes ou de devenir adulte, le thème par excellence du roman.

Mon principal regret est que le film est à la fois très court (malgré 2h15 de bobine !), oubliant certaines scènes du roman et à la fois longs sur certaines séquences. Néanmoins, ne râlons pas trop ; le réalisateur a quand même respecté les grandes lignes du roman et su en capter l’essence.

En conclusion, Ça est un bon film et sans doute, l’une des meilleures adaptations de l’un des plus grands écrivains américains contemporains. Il y aurait aussi de nombreuses choses à dire autours du film mais le mieux, c’est encore d’aller le voir !

 

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Chronique film d’animation – Ghost in the Shell

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Titre : Ghost in the Shell
Genre : Thriller, cyberpunk
Année : 1995

Résumé

Dans un Japon futuriste régi par l’Internet, le major Motoko Kusunagi, une femme cyborg ultra-perfectionnée, est hantée par des interrogations ontologiques. Elle appartient, malgré elle, à une cyber-police musclée dotée de moyens quasi-illimités pour lutter contre le crime informatique.

Le jour où sa section retrouve la trace du ‘Puppet Master‘, un hacker mystérieux et légendaire dont l’identité reste totalement inconnue, la jeune femme se met en tète de pénétrer le corps de celui-ci et d’en analyser le ghost (élément indéfinissable de la conscience, apparenté à l’âme) dans l’espoir d’y trouver les réponses à ses propres questions existentielles…

Mon avis

Attention ! Film culte en perspective qui se taille la part du lion dans mon top 10 de films préférés !

Je vous avais déjà chroniqué auparavant deux autres animes adaptées du manga de Masamune Shirow : la saison 1 de la série animée GitS : Stand Alone Complex et l’OAV Solid State Society. Aujourd’hui, je vous propose le film qui a popularisé cette oeuvre qui reprend simplement le titre de Ghost in the Shell.

Lui-même qui trouve une inspiration dans une autre oeuvre majeure des films d’animation, à savoir le cultissime Akira, GitS a été à son tour source d’inspiration pour de nombreux auteurs, réalisateurs, mangakas, la plus célèbre étant Matrix mais on peut citer une autre oeuvré déjà chroniquée ici : Serial Experiments Lain.

La sortie de l’adaptation américaine du film a soulevé un certain nombre de polémiques et, bien que ne l’ayant pas vu, j’ai été particulièrement gênée du passé physique de Motoko et du Puppet Master ainsi que l’héroïne retrouve sa mère… Blablabla… Ok, je peux comprendre qu’on voulait s’adresser d’abord à un public américain et que ce genre de narration a quelque chose de typiquement américain. Et là, non, pour la puriste que je suis, je refuse de voir un film qui dénature et corrompt totalement le propos même du l’oeuvre. Il en sera d’ailleurs de même pour le film Death Note où, je dois dire, Netflix me déçoit profondément. Fin de la disgression.

Avec plus de 20 ans au compteur, on peut déjà dire que le film n’a quasiment pas pris une ride, malgré les progrès depuis lors de l’animation.  Le scénario, complexe et nébuleux, propose plusieurs thématiques qui, aujourd’hui encore, trouvent un curieux écho et que j’ai déjà profondément et longuement évoquées : la fusion du réel et du virtuel, la relation homme-machine, la définition même de l’humanité, le transhumanisme, la possibilité de l’émergence d’une conscience dans l’océan du Net. Le film de 1995 a su véritablement transcender ces thématiques de manière à la fois magistrale et à la fois contemplative. On n’est pas face à un bête film d’action pure ou à un simple thriller futuriste. Le film invite les spectateurs à la réflexion comme le fait l’héroïne. Le long passage de contemplation après que Motoko exprime de manière énigmatique ses doutes et ses interrogations concernant sa présence au sein de la Section 9 est éminemment symbolique. Mais la toute fin possède aussi un symbole fort que l’on retrouve dans l’arbre généalogique fgravé dans le mur.

Il y aurait beaucoup à dire et même à redire dans ma chronique sur ce film qu’il faudrait l’aborder pratiquement séquence par séquence car, toutes ont leur importance et apporte une pierre à la réflexion générale qu’il soulève. L’une des choses qui, très personnellement, m’éblouira toujours a été la bande son qui, est encore aujourd’hui, l’une des plus belles. Mais pour mieux appréhender cette oeuvre, la visionner vaudra mieux que mille mots pesés et réfléchis.

En conclusion, Ghost in the Shell, le film de 1995, est LE film d’animation qu’il faut avoir vu et que je recommande plus que chaudement.

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Chronique film – American Nightmare 3 : Elections

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Réalisation : James DeMonaco
Scénario : James DeMonaco
Genres : Action, horreur, science-fiction, thriller (Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement)
Durée : 109 minutes

Résumé

En 2022, une fillette assiste impuissante à la mort de sa famille durant la Purge annuelle.

18 ans plus tard, la tradition américaine, la Purge, prend des proportions inégalées lorsque des touristes viennent d’autres pays pour participer à la Purge. Prenant une ampleur considérable, la Sénatrice Charlene Roan demande au gouvernement conservateur d’abolir la Purge. Provoquant un scandale auprès de ces derniers et craignant pour sa sécurité, la Sénatrice se voit protégée par l’ancien officier de police Leo Barnes qui est promu chef de la sécurité. Alors que la Sénatrice est à la tête de la prochaine élection présidentielle en raison de son souhait d’éliminer la Purge, le gouvernement tentera de s’en débarrasser. Pendant la nuit qui devrait être la dernière Purge, une trahison au sein du gouvernement oblige Barnes et Roan à se mettre à découvert en pleine rue durant la nuit, où ils devront se battre pour leur survie face aux américains et aux touristes qui souhaitent libérer leurs pulsions les plus meurtrières.

Mon avis

Et voici la troisième chronique sur la saga d’American Nightmare. Alors, autant le dire tout de suite, elle ne sera probablement ni très longue ni très analytique comme le furent les deux précédentes. Néanmoins, ce film est le plus politique des trois sortis jusqu’à présent et, sans doute, le plus engagé. Ironie de l’histoire, la sortie de la Purge 3, baptisé Elections a trouvé un curieux parallèle puisque cette même année a vu des élections américaines où le débat n’a pas été des plus élévés, sombrant souvent dans le pugilat et le ridicule pour s’achever avec l’élection prévisible de Trump. Bien que se défendant de toute influence, DeMonaco n’a pu faire taire l’idée que son film s’est nourri de cette ambiance et des personnages pour la réalisation du troisième volet de son univers.

Si ce troisième volet reprend peu ou prou les grandes lignes du second volet en les faisant coller à la survie de Barnes et Roan, la fin fait davantage penser à un pur film d’action où le côté survival semble mis de côté pour se concentrer sur l’élimination de l’équipe de commando chargé de s’occuper de la sénatrice. Néanmoins, le réalisateur, assez maladroitement d’ailleurs, tente d’injecter son message politique et même un message à connotation religieuse où les textes saints sont totalement dévoyés pour servir la cause de la Purge. C’est d’ailleurs là aussi, le même défaut qu’on retrouve dans chacun des American Nightmare : un postulat de base qui propose une idée des plus originales mais est totalement noyé dans un mélange de survival, action et thriller. Les films n’ont jamais su transcender le sujet d’origine et c’est fort regrettable.  Autre chose passé à la trappe alors qu’il y avait un énorme réservoir à idées : les fameux « touristes du meurtre » venant du monde entier pour vivre la Purge. Là aussi, il y avait un potentiel qui se résume à quelques minutes. Regrettable !
Un point positif : des purgeurs de plus en plus stylés avec des mises à mort qui tentent de nous rappeler ce qu’est la Purge (on notera le passage trop court… que dis-je, aussi furtif qu’un chat ninja, de l’utilisation de la guillotine). Mais là aussi, ils sont anecdotiques par rapport finalement au rôle qu’ils ont dans la réalité.

En conclusion, ce American Nightmare 3 : Elections se situe dans la lignée du 2 mais malheureusement, là aussi, il n’arrive pas corriger pleinement ses défauts.

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Chronique Films – Hakuouki Dai-isshou Kyoto Ranbu (Danse sanglante à Kyotô) Hakuouki Dai-nishou Shikon Soukyuu (Le firmament des samouraïs)

Type : Film
Année : 2013
Durée : 1er film 95min, 2nd film 87min
Genre : Aventure, romance, harem inversé, samouraï

Résumé

Yukimura Chizuru, une jeune femme venue d’Edo se rend à Kyoto à la recherche de son père disparu. À son arrivée dans la capitale, des rônin la prennent en chasse dès la nuit tombée. Cachée dans une ruelle, elle voit ses assaillants se faire pourfendre par des monstres et finit par s’évanouir. À son réveil, Chizuru se trouve ligotée dans les quartiers du Shinsengumi dont les membres débattent sur les mesures à prendre afin de la faire taire. Alors que son sort semble prendre une mauvaise tournure, elle apprend que la milice est également à la recherche de son père et se propose de les aider. La jeune fille intègre le Shinsengumi en tant que servante et compte bien poursuivre ses recherches à leurs côtés et découvrir quel lourd secret ses nouveaux compagnons semblent cacher…

Mon avis

Chronique réalisée dans le cadre de Movie/Serie/Book Challenge 2017

Pour le challenge lancé par Tinalakiller, je vous propose cette chronique qui correspond à plusieurs défis : Un film d’un réalisateur asiatique et Un film  qui se déroule avant le XXe siècle et un film  d’action/d’aventure.

Après vous avoir chroniqué la version série animée de l’oeuvre Hakuouki, je vous propose cette fois la version cinéma qui est divisée en deux films, chacun reprenant logiquement et grosso modo chacune des deux saisons avec Chizuru (à priori, pas de film prévu concernant le saison Reimeiroku). Néanmins, les films et particulièrement le second complètent la série animée et, notamment, le passé de Chizuru quand elle était toute petite et avant que sa famille ne soit décimée.

Graphiquement, les films bénéficient d’un visuel particulièrement soigné, presque plus que la série qui était elle aussi déjà très travaillée de ce point de vue-là. Le chara-design des garçons qui sont évidemment très très très sexy (surtout Hijikata et Saito, ❤ ❤  Je le répète mais c’est vraiment un crime de dessiner des mecs aussi canons mais qui n’existent pas en vrai !) ne souffrent que peu de défauts (sauf si on est totalement allergique au style manga et/ou au fan-girl service assumé). On pourrait regretter néanmoins que Chizuru porte de nouveau son éternel kimono rose bonbon alors qu’on aurait pu varier son style vestimentaire ou lui faire porter au moins un Yukata un peu plus féminin d’autant que, si dans la version animée, elle devait passer pour un garçon, dans les films, elle est déguisée en servante qui s’occupe des tâches domestiques du quartier général, un petit effort pour varier les vêtements n’auraient pas été de trop. Il est aussi un peu regrettable qu’on n’ait pas non plus eu l’occasion de la voir en version de Geiko où, il faut le dire, elle est particulièrement belle.

 Le soundtrack lui aussi n’a pas à rougir de sa version série. Les musiques de combat ont même un peu plus de punch que leurs aînées. Les chansons sont aussi chantées aussi par Aika Yoshioka qui a fait les openings des différentes saisons et, pour de la chanson pop, elles sont vraiment très belles et nostalgiques.

Concernant l’histoire, certains passages ont été réarrangés, notamment avec Chizuru qui est à chaque fois à deux doigts de nous dévoiler sa forme d’Oni (contrairement à l’anime qui a été plutôt avare sur cette partie d’elle-même et qui est, quelque part, la cause de l’inimité entre Hijikata et Kazama). On peut même souligner qu’elle possède bien plus qu’un simple pouvoir de régénération mais à ce sujet, il ne s’agit que d’hypothèses. De plus, le second film nous dévoile les lieux de la prime enfance de l’héroïne et change son père adoptif en un être avide de pouvoir, fier d’avoir berné à la fois la famille Yukimura mais aussi Chizuru elle-même. Et c’est un point qu’il est intéressant de relever.

L’histoire reste bien plus sombre que la version animée où les nombreux passages comiques ont été éludés. Le côté historique en revanche est bien plus respecté et mis en avant que l’animé (malgré les éléments fantastiques comme l’eau de Jouvance qui permet de ne pas faire vraiment mourir, ou de façon différente de la réalité, certains des personnages comme Heisuke ou Okita qui meurt au combat et non dans un hôpital dû à sa tuberculose.).

En conclusion, pour moi, les films de Hakuouki complètent la version série TV et peuvent être un bon moyen pour aborder cette oeuvre qui, n’oublions-le pas, est à l’origine un jeu vidéo.